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Portrait de longeur : Thomas Wallyn ou Monsieur Longe-Côte 2

2ème Partie

Comme promis, portrait de longeur vous propose cette semaine la suite de l’interview de Thomas Wallyn, celui grâce à qui tout a commencé.

Selon vous, comment expliquer un tel engouement pour le longe-côte?

Il y a eu un mélange des mondes et une entente qui s’est créée au sein de l’eau qui était très belle.

Ce que nous n’avions pas imaginé et que l’on ne pouvait pas prévoir, c’était un engouement aussi fort. Un engouement qui est d’abord individuel. Les gens se retrouvent dans un groupe, mais la plupart ressortait de l’eau avec un sentiment de légèreté tant physique que psychologique. Il y a eu un bouche-à-oreille qui a été phénoménal autour de la pratique. Celui-ci a engendré beaucoup d’articles et de reportages. A partir de là, la dynamique était enclenchée.

Il faut également parler du retour que nous en disaient les médecins, des phlébologues, des physiologistes. Ils parlaient de ce sport un peu comme d’un ovni en terme d’impact à la fois physique mais plus profondément au niveau cellulaire. En effet, il y a eu des études mettant en avant un sport santé de tout premier plan. Cela a eu énormément d’impact sur le développement global. Nous avons vu arriver à nous toutes sortes de personnes, de toutes catégories d’âges et de toutes catégories sociales. Il y a eu un mélange des mondes et une entente qui s’est créée au sein de l’eau qui était très belle.

C’est sans doute un des plus beaux aspects du développement que l’on ai pu vivre. Nous avons vu des choses très belles dans l’eau. A la fois des gestes, mais aussi des paroles. Il y a vraiment eu des moments très forts.

Quel regard portez-vous sur la pratique d’aujourd’hui ?

Je veux vraiment que le longe-côte soit compris dans sa globalité

Il y a plusieurs aspects, mais je parlerai d’abord de la dimension sport complet. Elle a été voulue et a été initié par la pagaie et s’est développée sur d’autres ustensiles. Eux aussi, sont tout à fait importants. Ils donnent une dimension plus aérienne de la discipline.  Voir longer des longeurs avec mains nues ou avec des plaquettes en longe crawlée, c’est effectivement esthétique, ça peut être beau. Il y a de la glisse, mais ça ne garde pas la dimension que procure l’UP avec toute la phase aérienne, le geste complet que l’on peut observer depuis la plage. Pour moi cela restera toujours un axe prioritaire de défense de la discipline.

Je veux vraiment que le longe-côte soit compris dans sa globalité et pas résumé à une seule ou même deux techniques de marche. C’est plus large et plus profond que ça.

Je fais facilement le parallèle avec la natation. Je considère qu’un nageur se doit de maîtriser les 4 nages. C’est ce qui fait de lui un athlète complet. En longe-côte, il y a actuellement 3 grandes familles de techniques, longe-crawlée, longe-pagaie et longe-palmée. Ces familles-là sont à défendre et il faut savoir les maîtriser. Le combat principal au niveau de la formation, au-delà de la sécurité, est d’amener les formateurs à maitriser complètement ces 3 techniques. Je continue à mon échelle à militer pour cela.

Quelle est la technique que vous affectionnez le plus ?

Toutes les techniques sont belles.

Je continue à être très attaché à la technique pagaie, car c’est la plus étirante et où l’on trouve le plus d’amplitude au niveau du geste. C’est une technique très belle à regarder quand elle est maîtrisée. C’est là où il faut affiner les choses au niveau des clubs. Il faut véritablement apprendre les techniques.

J’apprécie également la technique longe-up, avec palmes ou par attaque du coude. Je m’y retrouve complètement au niveau du geste et je me fais vraiment plaisir comme ça.

En 3, la technique crawlée, car c’est celle que j’utilise le moins, et qui pour moi est la moins spectaculaire. En revanche, ce n’est pas forcément celle qui va la moins vite d’après ce que l’on voit en championnat.

Toutes les techniques sont belles. L’important est de surtout ne pas résumer le longe-côte à simplement marcher dans l’eau avec une seule technique.

Comment voyez-vous l’évolution du longe-côte dans les prochaines années ?

Je la vois toujours sous l’égide de la FFRandonnée car je suis très content de la tournure qu’on pris les événements. Que ce soit au niveau de la formation, de la compétition et du développement santé et global. J’espère vraiment que l’on continuera à travailler main dans la main. Je la vois comme un partenariat paisible et réfléchi entre les sentiers bleu, le comité national longe-côte et la FFRandonnée notamment.

L’évolution passe aussi par l’international avec des créations de clubs à l’étranger. Certains que l’on a favorisé directement. Mais aussi d’autres qui se sont inscrits dans la dynamique de ce qu’à fait le club de Mandelieu et AWA International. Cela me fait un petit pincement au cœur que ça s’appelle aqua walking et pas longe-côte. Je pensais qu’on aurait réussi à exporter le nom français. En revanche, la tournure que prend sportivement la discipline est tout à fait intéressante. Il y a une modernisation des épreuves, des formats plus dynamiques que l’on a pu tester à Patras avec la première équipe de France. Ce sont des aventures très agréables et très belles.

Aujourd’hui, quel message souhaitez-vous faire passer?

Je souhaite que les gens soient heureux, qu’ils oublient leurs problèmes, qu’ils se tiennent la main, qu’ils s’encouragent.

Continuez à prendre du plaisir et insistez pour que la jeunesse arrive vers nous. Il faut faire en sorte que tous ces jeunes prennent le relais. On a besoin d’eux pour grandir et poser les bases de nouveaux formats de compétition à l’avenir.

J’appelle les clubs à faire venir les jeunes à eux avec du ludique pour d’abord dynamiser les groupes. Ensuite, il faut les ouvrir à une technique plus précise. Notamment avec la pagaie, les palmes ou encore les fil-up de mon camarade calaisien Philippe Blondel de Ferry longe-côte.

J’invite à une ouverture d’esprit pour que les gens deviennent curieux de technique et aillent plus profondément dans la découverte de ce sport. Car c’est un vrai sport, comparable au niveau du travail musculaire avec la natation, le ski fond et l’aviron que je connais très bien.

Continuez à vous faire plaisir dans l’eau, dans le respect des règles d’encadrement et de sécurité. Je souhaite que les gens soient heureux, qu’ils oublient leurs problèmes, qu’ils se tiennent la main, qu’ils s’encouragent et puis tout ira bien !

Je remercie tous ceux qui ont contribué à cette incroyable aventure bien défendue par la FFRandonnée.

Je vous souhaite à tous beaucoup de belles longes, à 3 à 5 ou même à 9 en enneade…

longeur

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Cet article a 3 commentaires

  1. Raphaël lovergne

    Ses trop bien le longe cote en plus ses mon educ qui le fait

  2. ARARAT

    Bonjour, j’ai pris connaissance de votre existence sur un blog de “Notre Temps” . J’y indiquais que je pratiquais la marche longe-côte à Hyères surtout (longue plage du site de l’Almanarre) depuis..1984, en marchant, sautant, courant dans l’eau jusqu’à la poitrine et ce en raison d’une maladie très invalidante dont je souffre depuis ma naissance. Les gens me regardaient comme une dingue surtout lorsque je courais, mais je n’en avais cure. C’est ma soeur qui m’avait parlé des méthodes d’entraînement des marines aux USA et leurs courses d’endurance dans l’eau. Ces longs exercices en mer ont sauvé ma jambe. Or sur ce blog une personne qui vous cite, dit qu’il est impossible que j’ai pu pratiquer avant 2005, date de la création de votre fédération!! Désolée pour lui, mais je pratiquais déjà depuis plus de 20 ans et n’étais pas la seule à Toulon, à Lorient c’était assez fréquent déjà dans les années 80. Ici la démarche est très sportive sportive avec recherche de performances, ça ne me convient pas, le poids des ans faisant son oeuvre, mais je poursuis mon activité préférée, et tant pis pour les puristes qui doutent, moi j’y ai pris beaucoup de bien-être, ce bonheur malgré la douleur au quotidien. Et je nage mais pas au large: delà 620 noyades en France depuis le 1er juin de cette année, la moitié des victimes ont> de 65 ans! Bien à vous

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