Par définition, en Longe Côte – Marche Aquatique, nous évoluons dans l’eau et le milieu aquatique a son importance. Même s’il s’agit d’une immersion partielle, c’est ce milieu instable et mobile qui conditionne la plus grande partie de nos actions pour avancer.
Mais ce milieu liquide exerce une résistance que nous ressentons tous! Cette résistance dépend de quatre facteurs que nous allons expliquer : notre coefficient de forme, notre surface du maître-couple en immersion, notre flottaison et notre vitesse à un instant donné.
Le coefficient de forme
Il est sensiblement comparable d’une personne à l’autre : Deux jambes et un demi buste. Difficile d’y changer grand-chose, le corps humain étant tel qu’il est.
Si nous devions faire une comparaison automobile, une Formule 1 possède un coefficient de forme bien plus avantageux qu’une Renault 4 et leur qualité de pénétration dans l’air n’est pas optimisée de la même manière… mais la principale différence de performance réside bien dans la motorisation !
Pour ce qui est du Longe Côte, on parle bien entendu de pénétration dans l’eau. Néanmoins, nous sommes tous à peu près égaux sur ce point car la qualité d’écoulement de l’eau le long de notre corps est tout à fait comparable d’un individu à l’autre, et surtout, elle n’est pas modifiable !
En définitive, s’il est intéressant d’être conscient de cette donnée, nous ne pourrons pas agir sur celle-ci puisque la partie du corps que nous immergeons en longe côte répondra toujours à la même mécanique des fluides !

La surface de maitre-couple
C’est l’aire de la surface immergée que nous devons déplacer vers l’avant.
Là, plus d’inégalités subsistent entre les individus. En effet, la surface projetée d’un homme trapu de 2m n’est pas la même qu’une femme menue d’1m50 !
Et si nous n’avons pas tous la même morphologie, et donc la même surface à offrir à la résistance de l’eau, la différence d’efficacité réside principalement dans la qualité de la propulsion et des appuis de chacun.
On entend parfois qu’il est plus facile pour une personne grande d’avancer vite car il fait de grand pas… C’est peut-être vrai en marche terrestre, mais pour nous dans l’eau, des grands segments génèrent automatiquement une augmentation de la surface de maitre-couple, et appellent donc une force plus importante pour réussir à les déplacer dans l’eau. Mais la nature est bien faite, et, bien souvent, la musculature se développe en fonction de nos contraintes propres.
L’histoire du longe côte en compétition est encore un peu courte pour établir des profils types appropriés à la performance comme on peut les trouver en course à pied par exemple (Sprinter VS Marathonien). En attendant, cette différence de maitre couple n’interfère surtout pas dans la possibilité pour tous de pratiquer et de prendre plaisir !
La flottaison
La flottaison est quant à elle déterminée par différents critères : la salinité de l’eau, notre taux de masse musculaire ou encore l’équipement que nous revêtons.
Par exemple, nous flottons moins en maillot de bain qu’avec une combinaison de néoprène de 5mm d’épaisseur, nous flottons plus en eau de mer qu’en lac d’eau douce et à masse égale, une personne musclée et sèche flotte moins qu’une personne enrobée et peu musclée… Si on force le trait, un longeur qui pratique en mer et en combinaison d’hiver ne touchera presque pas le sol.
Et c’est bien le problème car si nous ne pesons pas sur le sol, nous sommes dépourvus de notre source d’appui solide. En définitive, il est préférable de flotter le moins possible afin d’obtenir un bon ancrage au sol et de générer une poussée efficace.
Attention, je ne pense pas que les semelles lestées soient pour autant une
bonne solution… Il faut simplement avoir en tête que dans les régions où les conditions météo imposent un équipement plus important, il n’est pas rare de sentir nos pas fuyants pendant l’hiver et plus solides aux beaux jours. Après, à chacun de trouver son confort dans la balance froid / appuis solides!
La vitesse
C’est le dernier terme de notre défi de progression en milieu aquatique.
En effet, vous l’aurez sans doute remarqué : plus nous allons vite, et plus la résistance à l’avancement est importante. Sans rentrer dans les détails biomécaniques, cette contrainte est exponentielle et représente bien le cœur de notre problème de longeur car pour avancer deux fois plus vite, il faudrait s’exposer à une résistance 4 fois plus importante. Et donc probablement dépenser 4 fois plus d’énergie, ou être 4 fois plus efficient techniquement…
Vous comprendrez que je ne m’attarde pas sur les résistances complémentaires dites de frottement, de vagues ou de trainée qui viennent compléter le défi de l’évolution en milieu aquatique mais restent négligeables lorsqu’on considère la logique interne de notre activité :
- Évoluer avec de l’eau au-dessus du nombril
- Avec notre corps pour seul outil
- En restant en position debout
- En conservant au moins un appui au sol
Ce qui pourrait se résumer à avancer dans l’eau en adoptant la posture la moins hydrodynamique possible… Merci Thomas ! (*Thomas Wallyn, inventeur du longe côte). À l’heure où la recherche de vitesse nautique évolue vers les plans porteurs (foils), nous, longeurs, nous évertuons à pousser l’eau qui se présente devant nous sans pouvoir nous affranchir de cette résistance à l’avancement. Et il va sans dire que plus il y a de courant, de vagues, de distance et de copains pour partager ça, mieux c’est ! Si nous sommes bien d’accord sur l’idée que le plaisir prime, ne croyez-vous pas, comme moi, que nous pratiquons le sport de course le plus lent du monde ?
En attendant la preuve du contraire, je vous invite à longer en conscience de ces notions physiques que nous ressentons naturellement.

Exercice du coach
Pour ressentir la résistance de l’eau, faites-la évoluer :
- Marchez avec les bras écartés et tendus dans l’eau : Cela augmente à la fois votre coefficient de forme et la surface de maitre couple, donc la résistance.
- Puis, évoluez avec les mains dans le dos, la résistance est instantanément réduite bien sûr !
- À tester aussi avec votre pagaie placée en opposition devant vous dans l’eau, puis ramenée en flottaison derrière vous.
Très intéressant. Cela mériterait que nous puissions échanger car certains points interrogent / à la mécanique des fluides
Bonjour Bernard,
Merci pour votre commentaire. Pour échanger, veuillez contacter l’auteur de l’article. Il s’agit de Yoann Coëdel, voici son contact : yoann.coedel@gmail.com
En vous souhaitant une excellente journée,
L’équipe Longeurs
Le BNI n’est-il pas un peu haut ?
Bonjour Marceline,
Un bon niveau d’immersion se trouve entre le nombril et sous les aisselles.