Les appuis en longe-côte… La logique interne du longe-côte qui est de marcher dans l’eau immergé avec de l’eau entre le nombril et la poitrine implique 2 types d’appuis complémentaires :
1 – Les appuis terrestres
Ils représentent probablement plus de 75% de la propulsion en longe-côte.

Les appuis au sol alternent au rythme de la marche, à savoir toujours avec au moins un appui au sol. Au delà du fait que cela définisse de manière fondamentale notre activité, cette marche représente plusieurs avantages :
- En terme d’équilibre pour ajuster à chaque pas sa stabilité dans un milieu mouvant.
- Au niveau de la circulation sanguine avec une pression régulière de la « semelle veineuse plantaire » décrite par LEJARS comme une pompe mécanique favorisant le retour veineux.
- D’un point de vue musculaire, cet appui relativement long permet de solliciter toute la musculature pour stabiliser la poussée.
- En considérant le système nerveux enfin qui est sollicité pour assurer le meilleur alignement des segments entre garantir encore une fois l’équilibre dans un milieu qui peut être agité, et pour effectuer la meilleure poussée possible dans un second temps.
À noter qu’il serait légitime et tentant de penser que, comme à l’air libre, partir en course nous permettrait d’aller plus vite… Mais à bien y regarder, courir amène un temps de suspension pendant lequel nous n’avons plus d’appui et où seul une force agit contre nous : la résistance de l’eau.
La qualité d’appui terrestre réside là dans sa continuité (pour aller toujours vers l’avant) et non dans son alternance (où l’idée d’avoir de l’élan est vite anéantie par la résistance de l’eau).
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, LIRE L’ARTICLE DÉDIÉ AUX APPUIS TERRESTRES :
2 – Les appuis aquatiques
Ils viennent former comme un trait d’union entre les pas et entretiennent à leur tour la continuité de la progression.

Les choses se compliquent lorsqu’on veut trouver un appui dans l’eau car c’est par définition un élément fuyant pour lequel n’existe aucune stabilité. Il s’agit alors de créer cet appui et de trouver comment mobiliser une masse d’eau pour pousser dessus et nous faire avancer… Sur le sujet, plusieurs règles régissent les appuis aquatiques :
- L’amplitude est déterminante dans la qualité d’un appui dans l’eau. On parle de trajet moteur pour définir la longueur sur laquelle se produit notre action musculaire. Plus cette longueur est importante, plus la poussée sera généreuse.
- La surface d’appui pose de nombreuses questions, et s’il est vrai de dire que plus on augmente cette surface plus la poussée est importante, il faut relativiser selon plusieurs acpects pour notre pratique :
- 1 – notre force est limitée et il faut ajuster la surface d’appui à la force que nous pouvons déployer
- 2 – notre résistance à l’avancement est telle qu’une grande partie de notre appui pour avancer est diluée dans la masse d’eau environnante sans pouvoir bénéficier de la glisse d’une embarcation par exemple.
- 3 – le pourcentage d’énergie consacrée à pousser plus fort sur l’eau ne se traduit jamais par un pourcentage égal d’augmentation de la vitesse.
- La direction enfin, doit être prise en compte pour effectuer ses appuis aquatiques « dans le bon sens ». En effet, quelle que soit notre action dans l’eau, il faut considérer que sa résultante se fait toujours en sens opposé. Attention donc aux mouvements trop circulaires qui nous amènent plus à tourner qu’à avancer.
3 – La complémentarité
C’est en définitive la complémentarité entre ces deux appuis qui définissent la qualité de la propulsion qui est bien mixte : Terrestre et Aquatique.
Entrent alors en jeu différentes subtilités comme la coordination entre les deux actions, ou la continuité dont nous avons déjà parlé… Sans oublier la synchronisation avec nos équipiers lors de déplacement en longe collective.
S’il est plus facile d’observer l’action faite à la surface pendant des appuis aquatiques, ne nous méprenons pas ! Il faut surtout étudier la partie immergée de l’iceberg et rester particulièrement vigilant aux appuis terrestres qui bien qu’invisibles, restent majoritaires dans la propulsion.
L’alchimie réside enfin dans l’intensité consentie à l’effort (Quel est votre programme ? Longe tranquille, travail d’endurance ou développement de la force?) et dans la répartition judicieuse de votre énergie entre les deux sortes d’appuis pour vous propulser efficacement.
Pour la blague, je voulais citer une pub de marque pneumatique : « sans maitrise ; la puissance n’est rien »… Mais j’ai découvert qu’elle n’était pas complète ! Et la suite est tout aussi intéressante : « … sans sagesse, la force n’est rien et sans reculn avancer ne sert à rien »
4 – Astuce du coach
Pour sentir les appuis au sol, longez jambes seules et écartez les bras en croixdans l’eau. En augmentant encore la résistance à l’avancement, vous pouvez concentrer votre attention sur l’action des pieds au sol.
Pour sentir les appuis aquatiques, restez sur place et faites votre mouvement de bras en vous focalisant sur chacune des 3 régles présentées avant.