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Les appuis terrestres en longe-côte

Les appuis terrestres en longe-côte… Qu’ils sont importants ! L’action des jambes au sol est déterminante dans la propulsion en longe-côte mais elle est complexe car elle revêt 2 dimensions motrices simultanées. Pour plus de clarté, nous pouvons nous focaliser sur 2 phases principales :


1 – La phase de poussée

Elle correspond au temps pendant lequel le pied est en contact avec le sol.

Les appuis terrestres en longe-côte - Phase de poussée


L’action musculaire est alors consacrée à la propulsion et la mobilisation du corps du longeur vers l’avant. Si une partie du poids du longeur est portée par l’eau grâce au phénomène de poussée d’Archimède : « la pression étant plus forte sur la partie inférieure d’un objet immergé que sur sa partie supérieure, il en résulte une poussée globalement verticale ascendante », le longeur est également freiné par l’eau qui l’entoure. Cette ambilavence implique une technique bien spécifique à l’activité de Longe Côte.


On me demande souvent comment le pied doit-être posé au sol… Vaste question à laquelle il n’est pas possible d’apporter une réponse catégorique, mais pour laquelle l’expérience tend à fournir quelques repères :

  • Tout d’abord, l’intuition menerait à parler d’un déroulé « naturel » du pied, du talon vers les orteils.

Or ce mouvement n’est pas si naturel si on considère que la marche naturelle d’un être humain se fait pieds nus… ou en chaussons à semelle souple. Dans ce cas, l’amorti est effectué par un jeu de mobilité articulaire et de contractions musculaires. L’utilisation de chaussures, qui elles apportent un amorti « passif » de par leur composition, permet de s’approcher plus d’un déroulé du pied au sol. Mais notre intuition nous détourne d’un point essentiel : nous sommes dans l’eau. Par conséquent :

  1. Nous n’avons pas tant besoin d’amorti que si nous étions à l’air libre car l’eau nous porte et nous « allège » en partie.
  2. Nous n’avons pas un élan tel que nous aurions le besoin, et la possibilité, de dérouler notre pas sur des envergures importantes.
  • Pour visualiser le type de poussée que nous devons effectuer pour avancer en longe côte, nous pouvons imaginer pousser un objet très lourd. Tout le corps s’implique et se retrouve engagé vers l’avant, du buste jusqu’au pieds selon un axe régulier et dont le point de contact avec le sol se fait au niveau de l’avant du pied. On vient effectivement crocheter les orteils dans le sol pour transemettre au mieux notre énergie vers l’avant.


Mais l’eau autour de nous n’est finalement pas si lourde, et l’analogie nous permet simplement de nous orienter vers une idée de poussée de l’avant vers l’arrière pour cerner l’action du pied au sol qui ne peut se faire exclusivement avec sa partie avant.

  • Il est également important de faire un point sur l’orientation de cette action de poussée qui doit bien se diriger vers l’avant et non vers le haut. Une tendance est souvent observée chez les débutants qui cherchent à « s’alléger » avec un pas sautillant proche de la course pour lequel l’action motrice est effectuée vers le haut. On parle alors d’un rebond, pendant lequel le niveau d’immersion est variable et évolue entre le nombril et la poitrine. En se perfectionnant, le longeur plus expérimenté sera souvent plus bas sur ses appuis afin d’orienter sa poussée vers l’avant.
  • Nous évoluons donc vers un compromis qui dans tous les cas, doit être régit par un repère des plus simple : le CONFORT. À partir de là, chacun doit trouver son placement, en considérant quelques points complémentaires :
  1. Nous avons naturellement un pas pouvant être identifié soit comme « terrestre » soit comme « aérien ». Style qui se retrouve dans notre démarche ou dans notre course, mais aussi déterminé par notre musculature, notre souplesse articulaire, notre masse corporelle… Un pas sur lequel on ne pourra s’appuyer efficacement que s’il nous correspond. Qui peut évoluer avec la pratique et l’entrainement bien entendu mais s’appui forcément sur notre posture naturelle.
  2. La vitesse de déplacement conditionne également notre pose de pied au sol. En effet, retenez que la résistance à l’avancement est égale au carré de notre vitesse. En d’autres termes, plus on avance vite, plus il est difficile de pousser l’eau devant nous… Et plus nous aurons tendance à nous incliner vers l’avant. De fait, l’action du pied au sol s’engagera de plus en plus vers l’avant du pied avec peu voire pas d’appuis de talon. À l’inverse, en ralentissant, le corps se redrsse naturellement et le pied aura tendance à se poser à plat sur le sol. Mais en définitive, jamais en attaque par le talon vous l’aurez compris.

Astuce du coach

Pour cerner l’action de poussée, travaillez par 2 et opposez vous face à face, chacun ayant les mains sur les épaules de l’autre. Un se laisse pousser et recule en imposant une résistance modérée (qui autorise le déplacement), l’autre se positionne et pousse en observant la posture qu’il adopte naturellement.

(VOIR MUSCLES SOLLICITÉS : poussée / résistance)

2 – La phase de résistance

Elle se trouve entre le moment où le pied quitte le sol à l’issue de la poussée et le moment où il revient en contact avec le sol pour fournir une nouvelle poussée. Contrairement à ce qui se passe dans l’air, ce retour du pied vers l’avant se fait dans l’eau, donc contre résistance… ce qui induit une contraction musculaire additionnelle !

Les appuis terrestres en longe-côte - Phase de résistance

Une nouvelle fois, plusieurs repères peuvent être mis en évidence pour bien cerner cette phase spécifique à notre activité :

  • La première idée est de réduire la surface de notre jambe sur laquelle agit la résistance de l’eau. Pour cela, il est important de veiller à bien monter le genou et de relâcher les muscles fléchisseurs de cheville. En laissant le pied libre, nous économisons ainsi une contraction musclaire qui n’avantagerait pas la progression, et nous limitons la résistance de ce pied qui avance.
  • La seconde est de chercher à projeter efficacement cette jambe en flottaison vers l’avant afin de maintenir la dynamique. L’intention doit donc être portée sur ce genou qui s’écarte le plus du pied opposé qui lui est en train de pousser sur le sol.
  • Une troisième n’intervient pas systématiquement car elle est dépendante d’un phénomème plus ou moins présent en fonction des bassins dans lesquels vous évoluez en longe-côte : Le courant. En fonction du sens du courant : avec, contre ou latéral et de sa force, la phase de résistance va être plus ou moins compliquée à gérer et éxigente en énergie.

Astuce du coach

Pour sentir l’importance de réduire la résistance, nous pouvons forcer le trait en s’imposant de marcher jambes tendues. La charge de résistance augmente alors autant que la surface à pousser a augmenté. La sensation parle d’elle même !

3 – La combinaison de ces deux phases

Elle amène à définir une enjambée

Les appuis terrestres en longe-côte - Combinaison des 2 phases

On me demande souvent s’il faut faire des grands ou des petits pas lorsqu’on longe. Encore une fois, il n’existe pas de réponse catégorique, et la solution sera toujours individuelle, inspirée par le confort qu’on y trouve et clairement dépendante de la vitesse que l’on souhaite générer. Il y a tout de même quelques travers à éviter :

  • Une enjambée très longue, initiée par l’engagement de la jambe avant en extension vers l’avant risque de générer du rebond, nécessite une intensité cardio-musculaire importante et réduit la chance de maintenir une continuité dans la progression.
  • Une enjambée très courte sera rarement gage de vitesse mais plutôt utilisée lorsque les éléments (vagues, courant) obligent à une adaptation forte pour lutter contre eux. On gagne en force et en mobilité au détriment de la glisse et de la fluidité.

4 – Le gainage

Un dernier point englobe l’ensemble des éléments qu’on vient d’aborder, il s’agit du gainage.

Les appuis terrestres en longe-côte - Le gainage

En effet, pour que la transmission de l’action des jambes se fasse bien sur le reste du corps, il est nécessaire de bien gainer et de maintenir une posture corporelle engagée vers l’avant (Pour améliorer la poussée et réduire la résistance). Ce gainage est d’autant plus déterminant lorsqu’on génère en plus une action du haut du corps pour assurer des appuis aquatiques…

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