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Portrait de longeuse : Olivia Urity et le longe-côte aux Antilles.

Olivia Urity nous vient tout droit des Antilles, plus précisément de la Martinique. Une sublime île sur laquelle le longe côte devient un moment magique. Venez découvrir comment le longe-côte se développe sur cette île et en apprendre plus sur la création de son club Coolamon.

Comment as-tu découvert le longe-côte ?

“En longe-côte, ce que je préfère c’est utiliser les bras, cela me rappelle l’aviron”

J’ai découvert le longe-côte par hasard. Je me renseignais sur les formations que proposait le comité et je suis tombée sur le mot “longe-côte”. Ne sachant pas ce que c’était et étant de nature curieuse, je me suis inscrite à la formation sans vraiment savoir de quoi il s’agissait à part le fait que ce soit un sport aquatique qui se pratique dans la mer ou l’océan. On a vraiment découvert sur le tas.

C’était une formation conjointe entre la Guadeloupe et la Martinique durant laquelle Bernard Deschamps est venu nous apprendre, et on a tous accroché tout de suite.

J’ai également appris que ce sport avait été créé par un ancien entraîneur d’aviron, ce qui m’a encore plus motivé ayant fait de la compétition d’aviron pendant une dizaine d’années. J’apprécie ce sport, car on y retrouve des sensations de glisse similaire à l’aviron et ça me permet de continuer à faire un sport en mer. En longe-côte, ce que je préfère, c’est bien utiliser mes bras! Ca me rappelle mes années d’aviron!

Parles nous de l’association que tu as créé.

J’ai créé l’association Coolamon avec une amie, Myriam Barthelemy, en mai 2021. Une amie avec qui j’ai passé le brevet fédéral de randonnée pédestre. On avait depuis longtemps envie de créer quelque chose ensemble.

On donne des cours un peu particuliers, car nos randonnées pédestres sont des randonnées commentées sur la géologie, la biodiversité, le patrimoine architectural et historique. Ces randonnées sont disponibles en français, espagnol et anglais, Myriam étant professeure d’espagnol et moi étant géologue et professeure de science en anglais. Quand j’ai passé le brevet de longe-côte, je me suis dis que quitte à créer quelque chose autant créer une association qui permette de proposer les deux activités.

Ca m’a pris un peu de temps pour terminer la formation à cause du Covid, mais dès le début, nous avions mis dans nos statuts que nous proposerions des activités de longe-côte et de randonnée pédestre. Donc les deux sections ont été créées en même temps.

Nous avons actuellement une trentaine d’adhérents dont vingt inscrit sur les deux activités, longe-côte et randonnée. Les deux activités sont facilement envisageable, car le longe-côte est uniquement un jour par semaine, le samedi, et les activités de randonnées sont le dimanche.

Ca a été un choix afin de permettre au gens de pratiquer les deux activités.

Comment tu vois l’évolution du club pour le futur ?

Je prévois un renforcement des équipes d’animatrices afin d’augmenter le nombre de créneaux, mais aussi pour diversifier notre offre. Je suis en discussion avec le comité de formation de la Guadeloupe pour pouvoir mettre en place une formation de longe-côte spécialisée pour femme enceinte.

Nous souhaitons également obtenir le label santé, car nous n’avons pas la formation santé en Martinique afin de toucher un public plus varié.

On essaie aussi de s’inscrire dans une démarche pédagogique, c’est-à-dire qu’on encadrerait des sorties scolaires en proposant des sorties longe-côte aux élèves. Nous avons déjà développé ce type de sorties avec la randonnée commentée et pédagogique. On le propose à des lycées, des collèges et des écoles primaires.

Dans les années à venir, nous allons proposer un maximum d’activités à un jeune public pour essayer d’en passionné certains. Le but étant de les faire adhérer à l’association et ainsi pouvoir faire des compétitions de longe-côte.

Tu es animatrice longe côte, arbitre régional en Martinique et présidente de l’association COOLAMON, comment gères tu toutes ces casquettes ?

C’est un peu chronophage, mais j’ai avec moi une bonne équipe. Dans la partie longe-côte, j’ai une deuxième animatrice qui m’accompagne, Christiane Silvetre, qui a fait la même formation que moi et nous avons aussi formé une assistante de longe-côte, ce qui me permet de ne pas tout le temps être présente sur les séances et de pouvoir déléguer à l’autre équipe. Nous sommes donc 3 animatrices et une assistante, on peut donc rester opérationnel.

On aimerait et on prévoit d’ailleurs par la suite de renforcer cette équipe en intégrant de nouveaux animateurs formés pour pouvoir proposer d’autres créneaux, car pour le moment, nous n’en avons qu’un seul le samedi après-midi de 15h30 à 17h.

Parles nous de l’arbitrage

C’est malheureusement le côté que je n’ai pas encore pu expérimenter sur le terrain, car je n’ai pas pu me rendre aux Championnats de France l’an dernier. J’ai cependant eu l’occasion d’aller finaliser la formation des arbitres de Guadeloupe, car l’arbitre national avait eu un empêchement et que j’étais présidente de la commission formation à ce moment là. Et j’ai adoré !

J’aimerais beaucoup arbitrer plus de formation, mais en Martinique nous n’avons malheureusement pas de compétition.

Ton club propose aussi bien la marche aquatique que la randonnée, comment l’alliance des deux fonctionne-t-elle ?

Il nous arrive de le faire, cela plaît aux adhérents. Il y a quelque temps, nous avons fait une randonnée puis une séance de longe-côte. Nous avons commencé par une randonnée de niveau 1, puis nous nous sommes rendu sur une plage homologuée pour une séance d’une heure trente de longe côte pour ensuite repartir en randonnée. Nous avons fini la journée sur un apéritif avec les adhérents, ça permet de les récompenser de l’effort, les réjouir, mais aussi de les fidéliser.

J’ai très peu d’adhérents qui ne peuvent pas faire de randonnées, mais j’en ai quand même quelques-uns pour qui la pratique est impossible dû à un fort surpoids ou à des problèmes de genoux, cependant, j’essaie tout de même de les pousser sur des randonnées de niveau 1. Et on voit les progrès !

Par exemple, j’ai un adhérent qui a commencé par un an de longe-côte afin de renforcer ses muscles et de retrouver des sensations d’équilibre, et cette année, il a commencé la randonnée de niveau 1 et on voit les progrès que cela lui apporte que ce soit au niveau musculaire, cardiologique, de la coordination motrice ou de l’équilibre. Le longe-côte propose un vrai système de rééducation.

On peut voir que beaucoup reprenne également confiance en eux, car le longe-côte permet une approche plus facile de la randonnée et également une certaine appréhension physique. Les adhérents pratiquant le longe-côte sont plus aptes à s’essayer à la randonnée alors qu’à l’inverse, les randonneurs ne vont pas spécialement faire du longe-côte.

Les aspects techniques des deux activités sont complètement différents, c’est aussi pour ça que certains n’affectionnent pas une des deux activités. Ce ne sont pas les mêmes performances, ni le même fonctionnement musculaire.

Comment se développe la pratique du longe-côte dans les Antilles ?

Les clubs fonctionnent plutôt bien, on fait un peu de communication, mais je pense qu’on est en dessous de ce que l’on pourrait faire. Le développement manque de rapidité, mais les choses commencent à se faire. J’ai d’ailleurs eu un reportage télévisé le samedi 4 mars sur la pratique du longe-côte avec mon club ! Beaucoup de gens commence à en entendre parler sans forcément savoir ce que c’est et les plus curieux osent venir nous rencontrer.

Le problème, c’est que beaucoup confondent la marche aquatique, l’aqua fitness, l’aquagym, le longe-côte… Il faut donc se battre pour que ce sport soit reconnu en mettant en lumière ses spécificités. Il faudrait donc organiser des compétitions chez nous pour que les gens ne fassent plus d’amalgame.

Tu as d’ailleurs validé plusieurs sites en Guadeloupe et Martinique, quels en sont les critères de sélection ?

On retrouve une dizaine de sites en Martinique dont deux que j’ai validé. J’en ai également validé quatre en Guadeloupe.

Concernant les critères, il faut que la plage soit le plus accessible possible et qu’il y ait un faible devers c’est-à-dire une pente peu importante. Il faut aussi qu’il n’y ait pas de danger particulier (roche, animaux marin, courant, baïne..). Mais aux Antilles, il faut tout le temps les tester, car avec les tempêtes, les plages peuvent régulièrement bouger mais, il y en a qui sont à peu près stable.

Est ce que tu as un message à faire passer à nos lecteurs ?

Nous sommes un club très très accueillant, et nous avons hâte d’en accueillir d’autres afin de développer cette grande communauté de longe-côte. C’est un sport de partage et nous avons envie de le partager avec le longeur de l’hexagone. On veut partager nos pratiques, nos conseils, notre culture et notre gastronomie.

On a d’ailleurs signé un partenariat d’amitié avec le club des Sables d’Olonnes le 11 février 2023 dans le but d’échanger sportivement et culturellement.

Le longe-côte est une pratique qui est très fédératrice et on a envie de le partager alors venez et contacter nous!

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Portrait de Longeuse : Amandine, une longeuse engagée. (longeurs.com)

Véronique Bon, pratiquante de longe-côte en milieu lacustre (longeurs.com)

Portrait de longeur : Diego Cattaneo président et fondateur des Marcheurs du Léman.

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