Lorsque la discipline le séduit jusqu’à devenir longeur, formateur, écrivain et même inventeur d’une variante de la discipline!
Découvrez le portrait rempli de passion, de détermination, de sens du partage et de la transmission de Dom Bizière.
Dom Bizière, 60 ans, résidant sur la commune Les Sables d’Olonne, est un longeur du club Adapt’form de St Jean de Mont. Titulaire d’un brevet d’état de rugby, du BNSSA ainsi que du Brevet Fédéral de formateur longe-côte, dans l’attente d’une équivalence de Formateur Professionnel…
La compétition est pour moi un laboratoire de recherche
Dom Bizière, à quel moment as-tu découvert le longe-côte et comment est-il devenu une activité incontournable au niveau professionnel comme personnel ?
J’ai découvert le longe-côte à la télévision, comme beaucoup je pense. Il est devenu incontournable pour moi car j’avais pour mission de développer le longe-côte à l’institut sports Océan aux Sables d’Olonne. C’est devenu mon travail.
Cette activité était peu connue, il y avait tout à faire. Je me suis beaucoup investi pour ma ville.
Aujourd’hui, à titre personnnel, je suis licencié à Adapt’form à Saint Jean de Mont. Alexandre et Kevin sont deux jeunes de 26 ans qui ont créé leur club il y a 6 ans. Aujourd’hui ils ont un carnet de 2 000 adhérents. Je tiens vraiment à les féliciter car ils le méritent et c’est une sacrée réussite. Des jeunes comme cela il en faut d’autres car ils apportent énormément à cette activité. Je me sens à ma place avec eux, car ils sont réactifs avec beaucoup d’envie !
Tu participes aux championnats régionaux et de France avec plusieurs titres à ton actif, que représente pour toi le longe-côte en compétition ?
Au départ je me suis lancé dans la compétition pour crédibiliser ce sport auprès de la clientèle. C’était important pour mon travail, car je voulais toucher tous les publics. Je voulais donner aussi une image plus sportive, plus dynamique, car le longe-côte a une réputation de sport de vieux.
Ensuite, je me suis pris au jeu, je suis un compétiteur dans l’âme, j’aime ça ! j’ai toujours fait du sport de compétition. Je me suis donc beaucoup entraîné physiquement. J’ai analysé chaque mouvement pour comprendre et améliorer ma technique dans des conditions différentes. La compétition est pour moi un laboratoire de recherche.
Tu as écrit plusieurs livres sur la technique du longe-côte, peux-tu nous expliquer cette démarche ?
C’était mon devoir, je ne pouvais pas garder toutes mes notes sans les partager
Comme je l’ai déjà expliqué ci-dessus, en m’entraînant j’ai créé beaucoup d’exercices. Ces exercices sont ludiques. J’avais aussi envie d’avoir une autre approche de l’activité. On ne peut pas se contenter de faire des allers/retours, même si je respecte ce genre de pratique. Je veux juste, en toute humilité, donner la possibilité aux animateurs d’avoir un outil qui sert de vivier où ils puisent des idées de jeux tout en améliorant la technique. C’était mon devoir, je ne pouvais pas garder toutes mes notes sans les partager, je trouve ça normal.
Ton dernier ouvrage est consacré au longe-côte dans le milieu scolaire, comment vois-tu l’évolution de l’activité chez les jeunes dans les prochaines années ?
Ce qui est sûr, c’est qu’il faut aller chercher les jeunes là ou ils sont, dans les écoles! C’est incontournable. Toutes les disciplines sportives l’ont compris depuis bien longtemps. Ce sont les futurs longeurs, encadrants, champions, des ambassadeurs d’un sport nature et santé. Le longe-côte est une activité encore jeune, et inexpérimenté auprès des scolaires. Donc c’est normal et nous ne sommes pas tous des éducateurs. Pourtant l’envie est là et des gens dévoués, il y en a plein ! C’est pour cela que j’ai créé ce document, pour les aider. Je pratique avec les scolaires depuis quelques années et je voulais partager mon expérience dans ce domaine.
Mais attention, pour garder les jeunes dans les clubs, il faudra leur proposer autre chose que des balades dans l’eau. La compétition est un jeu et c’est naturel pour eux !
Il faut que tous les clubs s’y mettent à condition d’avoir des encadrants formés.
Tu es l’inventeur de ce que tu appelles le longe-côte « freestyle », comment décrirais-tu cette variante de la discipline et à qui s’adresse-t-elle ?
Le Freestyle longe-côte”, c’est sauter, glisser, tourner, jongler avec la pagaie, tenter toutes les figures imaginables, pourvu qu’lles soient effectuées dans les vagues. Au départ, je l’ai créée pour montrer aux jeunes surfeurs que les longeurs pouvaient aussi jouer dans les vagues. Je me suis dit que certains seraient attirés et voudraient venir essayer. En fait, ils m’ont regardé faire, ils me connaissaient et certains étaient surpris de me voir faire. Lorsque j’ai encadré des BPJESP de surf, on en a fait, ils ont adoré mais s’en est resté là … ce n’était peut-être pas la bonne cible !
En fait elle s’adresse à tout le monde à condition d’être sportif quand même, car il faut être tonique et puissant.
Les formats de course en compétition évoluent, penses-tu que le freestyle fera lui aussi partie des évolutions à moyen ou long terme ?
Le freestyle? Absolument! Nous y réfléchissons en commission innovation. Il y a déjà des idées très concrètes. Je ne peux pas en parler pour l’instant, c’est un travail d’équipe. Aujourd’hui la compétition longe-côte se cherche. En 5 ans, nous avons changé 3 fois de formule, c’est trop ! Je sais qu’il faut trouver un format attirant pour les jeunes et pour qu’elle soit plus lisible à tous, mais il y a encore du chemin à parcourir. J’ai mon point de vue là-dessus mais ce n’est pas mon boulot, je donne simplement mon avis.
Quel message souhaites-tu passer à nos lecteurs ?
Juste dire à tous les encadrants un grand bravo ! La plupart ont une carrière derrière eux et je les admire. Toutes ces personnes se forment et se dévouent malgré le temps pour assurer « LA »sortie. Ils animent et donnent le meilleur d’eux-mêmes. Continuez comme cela, vous montrez la voie aux jeunes, respect !
Photos 1 et 2 : Yves Béguier
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